Témoignage

[Belles Histoires] DLA & arts du cirque

Créée en 2005 par un circassien et un groupe d’enseignant.es, Les Croqueurs de Pavés est une association qui promeut l’enseignement des arts du cirque dans une démarche d’éducation populaire, pour les rendre accessibles à toutes et tous, à travers une école de cirque et l’organisation d’événements culturels des arts de la rue.

INTERVIEW CROISEE DE CHRISTINA MOREL ET ELISA BROUCHOT,

membres de l’association Les Croqueurs de pavés

 

[INSPIRATION]

C’est pendant le confinement de mars 2020 que l’association Les Croqueurs de Pavés rencontre Aurélie Charrier, chargée de mission DLA dans le Loiret. Dans ce contexte très particulier, l’association cherchait à se renseigner sur les aides auxquelles elle avait droit ; Aurélie Charrier les oriente et les appuie tout d’abord dans leurs démarches de demandes d’aides d’urgence, dont le Dispositif de Secours ESS (DSESS). C’est dans un second temps qu’elle leur présente le Dispositif local d’accompagnement (DLA), dont pourrait bénéficier l’association.

Les membres de l’association décident d’avoir recours à un accompagnement DLA dans le cadre de leur réflexion autour de leur stratégie de développement. « On était arrivés à un stade où on était trop grands pour tenir dans le vêtement dans lequel on était, mais encore trop petits pour en prendre un plus grand. », raconte Christiane Morel, trésorière de l’association. N’arrivant pas à trouver de solution par eux-mêmes, ils se tournent vers le DLA pour pouvoir être accompagnés dans cette réflexion stratégique.

[ACTION]

Avant de leur proposer un parcours d’accompagnement, Aurélie Charrier a premièrement mené un diagnostic avec l’association, étudiant les points forts et les points faibles de la structure, en prenant en compte le contexte du département. « Prendre du recul sur ce que l’on fait soi-même, c’est compliqué », raconte Elisa Brouchot, professeure de l’école de cirque, et seule salariée de l’association. « [C’est utile] d’avoir un regard extérieur et objectif. » Il est alors apparu clairement qu’il fallait se concentrer sur la stratégie de développement de l’association.

Suite à cela, Aurélie Charrier et les membres de l’association ont sélectionné conjointement les deux prestataires qui les ont appuyées dans cette démarche, dont une ancienne circacienne spécialisée dans la gestion et le développement d’activités. « On a senti qu’elle pourrait comprendre notre situation en tant qu’école de cirque, car il s’agit d’un contexte particulier, [qu’elle pourrait] comprendre au mieux ce que l’on vivait et nous aider de manière réaliste », raconte Elisa Brouchot.

Pendant un mois et demi, les deux intervenantes ont effectué un travail conséquent avec les membres de l’association : elles les ont appuyés dans la gestion de leur trésorerie et de leurs partenariats, en mettant un place un pilotage prévisionnel des demandes d’aides pour les années à venir, et en les aidant à identifier des interlocuteurs que l’association pourrait contacter. Un autre point essentiel a été de revoir la stratégie de communication de l’association, vis-à-vis du grand public pour leurs évènements, et des adhérents pour les fidéliser et les rendre plus actifs dans la vie de l’association et de l’école de cirque : cela a mené à la refonte de leur site internet et de leurs méthodes de communication, en les structurant pour gagner en efficacité.

Au-delà de ces actions concrètes, l’accompagnement DLA a aussi participé à relancer un élan positif chez les Croqueurs de Pavés, les amenant à prendre conscience de la richesse du travail qu’ils menaient. « [Cela nous a permis de] prendre la mesure de la qualité de notre travail, et du fait que l’on mérite d’insister [pour trouver des partenariats] ». En listant une par une les activités menées, les membres de l’association ont pris conscience de la richesse de leurs actions, et assurent maintenant savoir mieux les valoriser auprès de leurs interlocuteurs.

Cette capacité à mieux se valoriser et savoir chiffrer leurs actions et leurs besoins leur a aussi été utile dans leur démarche de changement de lieu. L’association était depuis des années sur un site trop étroit ne leur permettant pas de développer leurs actions de façon optimale. Ainsi, ses membres ont pu rédiger un dossier solide en termes de besoins et de pilotage financier, qui leur a permis de convaincre les partenaires concernés. « Elle [la prestataire du DLA] a fait le trait d’union pour qu’on puisse […] comprendre comment s’adresser à eux pour véhiculer nos idées de manière à ce qu’eux comprennent ».

[CAPITALISATION]

« On avait vraiment cette sensation d’être totalement comprises, face à des gens qui avaient les pieds sur Terre, ne nous demandaient pas de gravir des montagnes mais simplement de faire ce que l’on était capables de faire et que l’on n’avait pas fait jusqu’à présent, soit parce qu’on ne savait pas comment s’y prendre, soit parce qu’on ne se sentait pas légitimes de le faire. […] Il fallait juste savoir comment s’y prendre ».

Par ailleurs, c’est durant cette période que l’association a pu renouveler sa gouvernance. Le président de l’époque avait émis le souhait de démissionner depuis quelques temps et, « c’est en partie grâce au DLA et aux perspectives d’avenir que ça nous ouvrait que l’on a pu trouver un autre président », précise Christiane Morel. Grâce à la solidité du dossier construit, des points forts mis en avant et des perspectives d’avenir, ils ont pu trouver le président actuel, dans un climat rassurant et enthousiaste.

Maintenant que l’accompagnement a pris fin, il reste à l’association de mettre en place les actions prévues : montage du dossier et du prévisionnel pour leur changement de terrain, montage de dossiers pour des demandes d’aides, création de partenariats avec les interlocuteurs intéressés pour travailler avec les Croqueurs de Pavés… les actions à mener ne manquent pas !

« Ce qui est intéressant dans le DLA est que l’on arrive à faire passer ce que l’on est, ce que l’on a envie de devenir, et on est aidés à le développer », déclare Elisa Brouchot. « [Il ne faut] pas hésiter [à bénéficier d’un accompagnement DLA], car ça ne peut que faire évoluer, ça peut bousculer un petit peu effectivement, mais c’est aussi de ça qu’on a besoin pour avancer », conclue Christiane Morel.