Témoignage

[Belles Histoires] DLA & comités sportifs

La vocation du Comité d’échecs du Loiret ? Développer le jeu d’échecs sur son territoire. Il a pour mission de soutenir les 6 clubs du département, les appuyer à développer leur activité et aider de nouvelles structures à se créer pour étendre le maillage des clubs d’échecs dans le Loiret. Au total, ces différentes structures représentent environ 1 500 adhérent.es dans le département.

INTERVIEW D’ERIC VIGNELLES,

président du Comité d’échecs du Loiret

 

Le souhait d’obtenir l’avis de spécialistes sur le fonctionnement du comité et ses orientations stratégiques

Quand le Comité d’échecs du Loiret contacte Aurélie Charrier, chargée de mission DLA dans le Loiret pour BGE Loiret, l’association n’est pas à proprement parler en difficulté. Depuis la création de son premier poste salarié en 2015, elle a même connu un fort accroissement de ses activités. La décision de se rapprocher du Dispositif local d’accompagnement (DLA) a été guidée par une volonté de réfléchir à leur stratégie de développement en étant appuyés par des spécialistes.  « On voulait avoir un projet sur notre avenir, et avoir un avis extérieur sur ce que l’on pouvait faire et ce que l’on devait faire pour nous développer. […] Être aidés sur comment s’y prendre, avoir un état des lieux sur notre association », raconte Eric Vignelles, président de l’association.

Appui aux clubs adhérents, diversification des activités et gouvernance : un plan d’action en trois axes

Afin de réfléchir à la stratégie de développement à mettre en place, Aurélie Charrier commence par effectuer un premier bilan de la santé du comité et des clubs qui le composent. « On s’est posé à nouveau un certain nombre de questions sur l’organisation de la structure et sur les actions, sur nos axes de développement dans le département », rapporte Eric Vignelles. Face aux différentes options de développement possibles, « le comité doit donc définir ses priorités d’action et mettre en place un plan de développement qui lui permette d’atteindre ses différents objectifs tout en conservant un équilibre économique », précise Aurélie Charrier. Suite à cela, le DLA leur propose de mobiliser un prestataire, l’agence de conseil Trans-Faire, pour les accompagner dans la priorisation des axes de développement, et la mise en place d’un plan d’action en trois axes.

Il s’avère alors nécessaire d’explorer les besoins des clubs vis-à-vis du comité. Trans-Faire organise une consultation des six clubs adhérents, qui porte sur leurs perceptions du comité, leurs attentes et leurs besoins. Ce sondage permet au comité de constater, malgré sa bonne santé financière, « les difficultés qu’il rencontre pour développer – ou même maintenir- les clubs d’échecs dans le Loiret et le nombre de leurs adhérents ». Face à ce diagnostic et aux sollicitations effectuées par les clubs, il est alors décidé que le soutien apporté aux clubs constituera un axe fort de développement à envisager. Deux salariés ont donc été embauchés par le comité sur des missions d’animation des clubs, et un salarié du comité a été mis à leur disposition pour les appuyer dans leurs recherches d’animations et de financements. Les clubs ont ainsi pu démarcher de nouveaux partenaires, ce qui a leur permettra de se développer et d’augmenter leur nombre d’adhérents.

La diversification des activités du comité a également constitué un axe de développement prioritaire. Constatant que la majorité des activités se déroulait en milieu scolaire, l’association a souhaité développer de nouvelles actions et atteindre de nouveaux publics. L’équipe a donc créé des partenariats avec de nouveaux acteurs sociaux (instituts médicaux, maisons de quartiers, centres d’éducation fermés, centres pénitenciers…) ou issus du monde de l’entreprise – pour développer des offres de formation d’échecs pour des séminaires d’entreprise. « On a démarché un certain nombre de structures […]. On s’oriente vers d’autres secteurs, qui sont plus porteurs et qui permettent de toucher un public différent ». En parallèle, l’association a souhaité développer un axe Formation, afin de réaliser des vidéos d’initiation au jeu d’échecs, et de former les enseignants à l’animation d’ateliers d’échecs en classe.

Enfin, il est apparu très clairement que l’organisation de l’équipe et de la gouvernance était une fragilité pour l’association. « Le comité fonctionne actuellement grâce à l’efficacité de son binôme président-agent de développement, secondé par des responsables de pôles. Néanmoins, dans une perspective de renouvellement de la gouvernance, une meilleure organisation doit être trouvée pour mieux répartir les responsabilités, et ainsi assurer la pérennité de l’association », constate Aurélie Charrier. Le comité a donc réfléchi à une transmission des missions du président à d’autres bénévoles, afin de rééquilibrer l’organisation interne de l’association et redynamiser le bénévolat. « On a fait un état des lieux de l’organisation du comité, et une projection de ce qui serait l’idéal », explique Eric Vignelles ; et suite à cela les membres de l’association ont identifié les missions à affecter à d’autres bénévoles et créé des fiches-missions associées. Au-delà du fait d’alléger le poste de président, il s’agit d’assurer la pérennité de l’association en transmettant ces missions à d’autres membres bénévoles et ne pas faire tout reposer sur une seule personne.

Un bénéfice indirect de l’accompagnement a aussi été d’affermir la place du Comité d’échecs du Loiret dans son réseau : les relations avec la Ligue et la Fédération aux échelles régionales et nationales n’étaient pas très développées : ils ont depuis pris l’initiative de les contacter pour présenter à nouveau le rôle du comité et ses objectifs et renforcer les liens partenariaux. Parallèlement, les prises de décision communes avec les clubs du département leur ont permis de nouer des liens plus étroits. « Le fait de prendre des salariés à notre compte améliore les relations avec les clubs […] et va permettre dans l’avenir de mener ensemble des projets de développement. »

« On menait les actions un peu comme ça, l’accompagnement nous a permis de nous structurer »

Selon Eric Vignelles, le travail sur le plan d’action pluriannuel a été formateur pour le comité. « Notre principal outil, ça a été le plan d’action. Sur plusieurs années, un plan d’action par thématique, avec des objectifs, comment on les réalise, des freins potentiels que l’on peut avoir […]. On n’avait pas l’habitude d’écrire nos actions. On menait les actions un peu comme ça, l’accompagnement nous a permis de nous structurer ». De même, la rédaction du projet associatif leur a permis d’avoir une vision plus claire des orientations stratégiques de l’association, et s’est aussi démontré être un outil de valorisation important auprès de leurs partenaires.

Depuis l’accompagnement DLA, l’association a pu embaucher deux salariés en contrat intermittent pour venir en appui aux clubs du département, dont un contrat qu’ils espèrent pouvoir transformer en CDI prochainement. Les liens avec les clubs se sont renforcés, et le comité est maintenant sollicité par la fédération pour partager son expérience et transmettre ce qu’ils ont pu mettre en œuvre.

A plus d’un an de l’accompagnement, toutes les actions évoquées dans le plan d’action n’ont pas encore été mises en œuvre, mais le président de l’association assure que cela leur a permis d’avoir une vision plus claire de leur stratégie d’ici quelques années. « Cela permet de nous structurer, faire un bilan sur l’association, voir où on en est, où on veut aller, et comment on peut faire évoluer l’association. Cela contribue à la pérennisation de l’association ».