
INTERVIEW DE TRISTAN FERRE,
prestataire pour le DLA auprès de la Ferme des Globe Trotters
[INSPIRATION]
Après une formation en entrepreneuriat social et de nombreuses expériences dans le monde animal, Tristan Ferré décide de créer son cabinet de conseil et de formation professionnelle : les Entrepreneurs animaliers. Son objectif ? Faire le lien « entre deux mondes qui normalement s’opposent ou ne se regardent pas: le monde animal [personnes qui sont dans la défense du monde animal] et ceux qui sont plutôt dans le monde du business. Mon objectif, c’est de réconcilier les porteurs de projet à faire de la stratégie, [à] calculer leurs coûts, [à] réfléchir comme une entreprise normale ». Via son activité de conseil, il souhaite leur rendre plus accessibles des compétences comme la gestion de projets, le marketing ou la gestion financière. De par son expertise dans le monde animal et social, il est contacté par Catherine Entrey, chargée de mission DLA dans l’Aube, pour intervenir en tant que prestataire sur un projet initial de diversification d’activités.
La structure qu’accompagne Catherine Entrey s’appelle La ferme des Globe Trotters : il s’agit d’une association proposant des activités de médiation par l’animal, ainsi que des visites pédagogiques de leur ferme. Dans le contexte de la création d’une nouvelle activité, l’association a décidé de se faire accompagner par le DLA : ils souhaitent développer de l’équi-coaching, une pratique à la croisée des chemins entre formation professionnelle, développement personnel et relation avec le cheval, permettant de travailler sur des compétences propres à l’individu grâce au travail et au contact avec l’animal.
[ACTION]
La ferme des Globe Trotters a fait appel au DLA de son territoire pour structurer le développement de cette nouvelle activité. Mais assez vite, des enjeux complémentaires à la diversification de l’activité sont apparus, les amenant à porter une réflexion plus profonde sur leur projet associatif. « Toute l’étape de diagnostic était un moment d’expression qui a été probablement un des plus importants.[…] Le fait de travailler sur l’équi-coaching a permis de se dire on se met autour de la table et on en parle ».
En associant toute les parties prenantes internes à la discussion pour modéliser la nouvelle activité, l’association s’est rendue compte des disparités de mobilisation et de ressentis au sein des membres de l’association, entre deux salariées très mobilisées et surchargées de travail, et certains membres bénévoles qui ne se sentaient pas suffisamment inclus. Cet état de fait était aussi dû au développement de l’activité de médiation par l’animal au sein de la structure, qui était gérée par les salariées, alors que l’organisation de visites pédagogiques, qui concernait essentiellement les membres bénévoles, avait été réduite. Cette réflexion a permis à tout le monde de s’exprimer, puis de mettre en place des mécanismes pour faire vivre la vie associative et en redonner le contrôle aux membres, comme la mise en place d’un planning partagé, d’évènements impliquant les bénévoles, et surtout d’une commission de la vie associative.
Outre cette réflexion globale sur le projet et la participation au sein de l’association, Tristan Ferre les a également accompagnés dans la définition de leur nouvelle activité d’équi-coaching par l’élaboration des objectifs de cette activité, le portrait-robot du client-type, ainsi que des plans d’action et de déploiement de cette nouvelle activité.
[CAPITALISATION]
« Ce que j’en retiens, c’est une association qui se posait des questions sur son existence, son succès, parce que quand elles ont créé l’association il y a eu tout de suite une médiatisation et une demande et elles n’ont jamais eu le temps de sortir la tête du guidon. », raconte Tristan Ferré.
La richesse de l’accompagnement DLA a été pour lui la dimension humaine et la proximité avec le projet. « Je me suis gardé d’être un instructeur, je n’ai été qu’un facilitateur. Mon objectif c’était de leur montrer que j’arrivais juste avec une valise et quelques outils de méthodologie, mais les réponses c’était elles qui les avaient. […]. On travaille avec une association qui sait quels sont ses besoins, ses compétences. Le DLA a permis à la structure de prendre un peu de recul, de se poser les bonnes questions, d’avoir un cadre qui permet de dire la vérité, un intervenant extérieur qui met un petit coup de pied dans la fourmilière ».
Depuis cet accompagnement, la Ferme des Globe Trotteurs a engagé une nouvelle salariée, deux services civiques, et vise à s’agrandir encore l’année prochaine. L’activité d’équi-coaching ouvrira en novembre 2021, et la demande est déjà au rendez-vous ! Quant à Tristan Ferré, il continue de travailler avec la Ferme des Globe Trotters, qui suit maintenant une de ses formations sur l’aspect commercial de leur activité, et songe à travailler en partenariat avec eux. « Il est fort possible que l’on travaille ensemble en tant que partenaires, car dans mon entreprise j’ai des besoins qui pourraient trouver écho dans l’équi-coaching »