Témoignage

[Belles Histioires] DLA & numérique

Témoignage réalisé par Opale

Depuis plusieurs années, la culture est le premier secteur accompagné par le DLA sur le département des Pyrénées Atlantiques. C’est dans ce cadre que le Pôle Culturel du Conseil Départemental s’est tourné vers le DLA pour renforcer l’accompagnement auprès des structures culturelles. En plus de l’organisation de sessions d’informations sur l’emploi dans le secteur culturel, il a été décidé de mettre en place un accompagnement collectif sur le numérique. 

ACCOMPAGNEMENT COLLECTIF : LA PLACE DU NUMÉRIQUE DANS LES PROJETS CULTURELS

 

DLA 64  (Pyrénées Atlantiques) – 2018

[INSPIRATION]

Le numérique est un sujet particulièrement d’actualité puisqu’il s’agit d’une part de développer les opportunités au service de l’inclusion, du partage et de la cohésion sociale, et d’autres part d’éviter les phénomènes de fracture numérique qui ne font qu’aggraver les inégalités sociales. Le sujet est cependant complexe à cerner puisqu’il est indissociable des outils numériques, dont l’appréhension technique ne peut donner lieu à un accompagnement DLA.

D’après le bilan d’accompagnement du DLA 64, « Le numérique remet en cause les modes d’accès et d’appropriation de la culture tout autant que ses modes de production et de diffusion. Il constitue donc un enjeu important qui produit une transformation profonde du secteur culturel ». (…)

Dans ce cadre, les outils numériques n’ont pas qu’un intérêt technique : « Leur utilisation conduit à revisiter et à renforcer le projet associatif et constitue une nouvelle piste de développement pour les projets artistiques et culturels. Ces outils ouvrent de nouvelles perspectives qui peuvent améliorer le fonctionnement associatif à différents niveaux : modalités de gouvernance, transmission d’information, gain de notoriété, participation plus active de bénévoles, davantage de transparence, communication facilitée, etc…Toutefois, la mise en place et l’utilisation du numérique peut devenir une contrainte dans la mesure où les membres de l’association n’en ont pas la maîtrise et ne connaissent pas les enjeux qui y sont liés. »

Les problématiques relevées auprès des structures culturelles sont les suivantes :

  • Comment appréhender les enjeux et impacts du numérique afin de les intégrer dans ses pratiques ?
  • Comment tirer parti de ces nouveaux outils et en faire un atout pour améliorer son fonctionnement et sa communication ?
  • Quelles sont les perspectives de développement qu’offrent les outils numériques pour les structures culturelles ?

 

[ACTION]

Parce que les mêmes questions se poses souvent à plusieurs structures, la réalisation d’un accompagnement collectif sur le numérique s’est révélé une opportunité pour répondre à leurs besoins. Les objectifs fixés pour l’accompagnement et pour quelles structures sont les suivants :

  • Sensibiliser les structures aux outils et à la communication numérique
  • Acculturer les membres des structures participantes à la question numérique
  • Apporter des éclairages permettant d’identifier les enjeux et l’impact de l’utilisation du numérique au service des projets artistiques et culturels

Les accompagnements collectifs sectoriels sont également intéressants en terme d’inter-connaissance des structures et de partage de pratiques. Cet accompagnement s’est ainsi adressé à des structures très diverses : un centre culturel, deux compagnies de spectacle vivant, une radio associative et pour finir, le service culturel d’une collectivité.  

L’accompagnement s’est déroulé en deux temps : un premier temps collectif, puis un second temps individuel selon la répartition suivante : 4 journées se sont déroulées en collectif dont ½ journée de bilan puis ½ journée de temps individuel par structure participante. Les structures ont trouvé la temporalité un peu courte entre la fin du collectif et le début du temps individuel (une quinzaine de jours), cependant elles ont admis que cela les avait aussi contraintes à prendre les choses en main. « C’était très dynamique et très intéressant : cela nous a permis de sortir de l’attitude attentiste et de mettre en place une démarche plus active», rapporte une des structures participantes.

Pour cet accompagnement collectif, le DLA a pu compté sur le Conseil Départemental qui a apporté un cofinancement à hauteur de 50%. Il a également souhaité que le service culturel d’une de ses collectivités puisse aussi bénéficier de l’accompagnement et de l’inter-connaissance avec les acteurs culturels.

[CAPITALISATION]

Parmi les points positifs, les structures participantes soulignent la dynamique positive et enthousiaste de cet accompagnement et les nouveaux liens créés. Des actions concrètes, comme une billetterie, ont pu être rapidement mises en œuvre. «  Cela a redonné du souffle à notre équipe et nous nous sommes déjà réunis pour mettre en place de nouveaux outils et améliorer ceux qu’on a déjà.» témoigne une des structures.

Une des compagnies de spectacle vivant a noté l’impact positif de ce temps de réflexion et de l’évolution de ses pratiques sur sa créativité. En renforçant ses liens avec le public (notamment via les réseaux sociaux), la compagnie y voit un potentiel de nouvelles activités, l’ouverture d’un champ créatif permis par cette nouvelle synergie. Elle n’émet pas de doute sur l’impact à long terme sur le fonctionnement de la structure et envisage de recruter plus tôt que prévu, tout en redéfinissant la fiche de poste envisagée avec un volet dédié à la diffusion et à la communication. Ce sentiment est partagé par les structures participantes comme en témoigne l’une d’elles:  «  On comprend qu’il ne suffit pas uniquement d’être dans la diffusion mais qu’il y a une réelle plus-value à établir et renforcer notre rapport direct avec le public. Cela ouvre un champ créatif et change notre structuration interne car nous prévoyons désormais d’embaucher plutôt une personne sur un poste de communication qu’un commercial sur de la diffusion. »

La radio associative présente a apprécié le challenge constitué par l’accompagnement pour se structurer en interne et mettre en œuvre de nouveaux projets. Quelques participants notent tout de même le besoin de formation sur les outils numériques et la sensation d’un fossé générationnel sur ces questions.

Le consultant Cyril Leclerc a rappelé aux structures qu’une formation technique aux outils numériques ne peut être que fortement partielle dans le cadre du DLA et qu’elles peuvent pour cela s’adresser à leurs OPCO ou à des acteurs de l’accompagnement spécialisés. Il a souligné l’importance de définir d’abord un objectif avec les structures pour ne pas entrer trop vite dans les outils (qui ne sont qu’un moyen d’atteindre les objectifs en question). Pour lui, le numérique permet d’avoir un regard sur le fonctionnement de la structure, et une réflexion sur la façon d’impliquer davantage le public sur les projets artistiques.

 Dans son bilan, la chargée de mission DLA souligne quatre points :

  1. Investir le numérique c’est y déployer sa vision, y instiller sa créativité. C’est se demander : quels sont mes objectifs ? Et comment le numérique peut me permettre de les atteindre ?
  2.  Le numérique c’est aussi gérer l’humain : comprendre que celui-ci a un impact sur son organisation… C’est manager le changement, mettre en place sa communication interne.
  3.  L’importance de connaître les publics, de se mettre à leur place, de leur proposer l’expérience la plus adéquate, la plus personnalisée.
  4. Au-delà de l’audience (nombre de personnes atteintes), il convient de réfléchir à l’engagement : faire en sorte que les publics participent, s’impliquent. Pour cela il faut sortir d’une démarche strictement promotionnelle et entamer la conversation en proposant aux publics “les bons contenus, au bon endroit, au bon moment”.

Les structures ont émis le souhait de pouvoir faire un nouveau bilan un an après la fin de cet accompagnement. Ils ont souhaité ajouter une demi-journée d’atelier supplémentaire pour travailler sur des exemples et des cas pratiques. La dernière demi-journée était trop courte. La mise en place un temps plus technique pour permettre la pratique  de certains outils au cours des séances est aussi une demande exprimée car les outils numériques ne sont pas toujours évidents à prendre en main